The last time

 

Cette femme, cet homme.

Un couple, des parents, des grands-parents,

une mémoire, des souvenirs, un passé...

Toute une vie.

 

Dans cet appartement, au cinquième étage d'un immeuble de banlieue,

les fenêtres, à travers les voilages, filtrent le monde.

Une multitudes de bibelots et de cadres encombrent un décor trop usé et des murs défraîchis.

 

Ils se croisent avec tellement de certitude,

L'un est là, l'autre est las.

Il devient inutile de dire, un regard suffit.

Seule une tendresse établie les lie.

Le silence modèle le temps.

 

Chaque parole, chaque geste obéissent à un rituel atonique.

Il n'y a pas d'inattendu, seuls les repas provoquent une agitation velléitaire.

Toute préoccupation est une rupture et apparaît comme un facteur d'inquiétude et d'angoisse démesurée.

 

Les corps se meuvent de façon mesurée et hésitante.

Les mains servent d'appui pour contrebalancer un équilibre incertain.

Les déplacements ne répondent à aucune impatience.

Ils obéissent à des circuits programmés :

du lit à la chaise, de la chaise au fauteuil, du fauteuil à la chaise, de la chaise au lit...

 

Le temps se distille sous perfusion.

Maintenant, l'attente de rien gangrène inéluctablement leur vie.