L'étang noir

 

La végétation, dans un entremêlât de feuillages, de branches et de troncs, s'affirme impénétrable.

Des fougères suspendent délicatement, au-dessus d'une terre imbibée, leurs folioles.

 

l'eau suinte en surface transformant le sol en une mixture improbable.

Les herbes s'abreuvent de ce cloaque vaseux et se coiffent d'arrogance.

 

Au fil d'une chaleur qui s'accroît, une moiteur fétide s'exsude de cet humus spongieux.

Près d'un cabanon, une barque, amarrée à un ponton fatigué, se languit enlisée.

 

Par-delà la frondaison, cerné d'un étau de verdure, l'étang se révèle intensément noir.

Seule une risée offre un léger frémissement, juste de quoi nourrir un éphémère clapotis.