La pointe Courte

 

Petit quartier insolite, greffé à Sète, il affleure au  bord de l’étang de Thau.

Un havre de paix qui, loin des turpitudes de l’agglomération, se repose protégé par ses totems.

Des goélands, tels des drones, le surveillent jalousement.

Ici, nous sommes au royaume des chats, ils squattent chaque recoin de baraquement

et vous scrutent en détournant mollement la tête sans perdre l’instinct d’une fuite éventuelle.

Ils sont à l’image de ce lieu rythmé par une certaine nonchalance.

 

Cette nonchalance n’est qu’une impression.

La preuve en est,

de cet alignement de barques révélant la présence d’une activité de pêche quotidienne.

La preuve en est,

de ces filets noirs suspendus sur leur séchoir en bois prenant le soleil et se balançant au grès du vent.

La preuve en est,

 de ce bric-à-brac de bidons, de caisses et de bâches, encombrant les pontons et leurs abords.

 

Ici point de foule, on y croise l’autochtone,

qui,

 assis sur une chaise à l’ombre, discute avec un voisin,

qui,

 dans la pénombre de son cabanon, arrange ses filets,

qui,

penché sur le moteur de sa barque, s’apprête à partir.

 

Mais quelque soit la personne rencontrée, le bonjour est de mise.